Le bilan présenté par la direction Stellantis de Sochaux, fait état d'un effectif globalement vieillissant et de 718 emplois de moins entre 2022 et 2024 toutes catégories socio professionnelles et qualifications confondues, alors que sur cette même période, la direction a maintenu en moyenne chaque mois 730 salariés intérimaires, pour pourvoir des emplois permanents car liés au fonctionnement normal et à l'activité permanente de l'entreprise.
D'ailleurs c'est ce que confirme le rapport de la direction, en effet, il ne peut y avoir d'accroissement temporaire d'activité ni d'emplois temporaires censés favoriser l'embauche puisque ce rapport ne présente que 30 embauches en 3 ans, dont 13 en 2024, et, de plus, seulement 25 embauches sont annoncées pour 2025 alors que le nombre de départs de salariés permanents est toujours plus élevé, avec 1373 départs sur 3 ans dont 392 en 2024.
Dans ce rapport, on constate également une augmentation du nombre d’heures d’absentéisme pour maladie entre 2022 et 2023, et une augmentation constante du taux d’absentéisme sur ces trois dernières années. Dans ce rapport on peut constater aussi une augmentation continue du nombre de personne en situation de handicap (528 au 31/12/2024). Le nombre d’heures d’absentéisme pour AT et Trajet est n’a pas significativement baissé en 2024 par rapport à 2023 dont le chiffre était en net augmentation par rapport à l’année précédente (avec plus de 15 000 heures), s’il on ajoute la proratisation du nombre d’emploi perdus et la baisse du nombre d’heures de travail, les chiffres ne montrent aucune amélioration. Ces chiffres démontrent donc que l’organisation du travail actuelle nuit à la santé physique et moral des travailleurs. Le rapport annuel du service de santé au travail appui ce constat.
En effet, constater globalement que la moitié de l’effectif en production a des restrictions médicales, c’est bien la preuve qu'au lieu d'agir pour préserver l'intégrité physique et morale des salariés, la direction fait tout l'inverse en aggravant constamment les conditions de travail et entend poursuivre cette politique inacceptable au vu de ses projets qui vont dans le même sens, notamment, avec la nouvelle peinture qui se traduira par une réduction des effectifs, des salariés qui devront changer d’UR feront certainement encore augmenter ces chiffres si la direction n’embauche pas massivement en production et ne baisse pas les cadences de façon significative dans les UR pour préserver la santé des salariés !
Ce rapport ne détaille pas les transformations de l’organisation du travail, lors des CSE de l’ensemble de l’année 2024, on peut tout de même constater que les diverses transformations de l’organisation du travail n’ont pas significativement améliorer les conditions de travail des salariés. Au contraire la politique de l’entreprise, de compactage, de flexibilité, de mise en concurrence des salariés entre eux, de course aux profits… A l’image des dernières annonces des dirigeants, Stellantis, n’a fait que d’aggraver les conditions de travail des salariés.
L’évaluation budgétaire ne donne aucun détail sur les investissements (aménagements de postes ? Embauches ? etc…).
A noter également, que les élus du CSE n’ont jamais été consulté sur l’ensemble des transformations de l’organisation du travail, ce qui représente une entrave régulière au fonctionnement du CSE.
Sur ces constats, la CGT intervient régulièrement en CSE et dans les ateliers et services, les salariés remontent quotidiennement aux élus CGT au qu’ils vivent un véritable mal être au travail, (contrairement aux résultats publiés de la dernière enquête de la direction) que ce soit en termes de conditions de travail, avec les pressions et sanctions exercées sur les salariés pour toujours plus de productivité. En termes de salaires aussi, encore toujours trop bas.
Concernant les rémunérations, dans ce rapport on peut constater que les femmes sont encore moins bien payées que les hommes dans toutes les catégories avec une différence moyenne globale de 803,61€. Sur les promotions les chiffres révèlent dans le rapport de situation comparée que leur nombre est plus élevé chez les hommes, avec un taux de 2,86% pour les hommes contre 2,56% pour les femmes chez les non cadres, et 5,01% chez les hommes contre 4,81% chez les femmes pour les cadres. Un constat qui n’es pas nouveau puisque qu’on retrouve ces mêmes tendances dans les précédents rapports.
Même si la comparaison entre l’année 2024 et les précédentes est plus compliquée avec l’introduction des nouvelles classifications de la convention collective de la métallurgie, on peut tout de même constater que ce rapport révèle que les salaires n’ont pas augmenté significativement ces trois dernières années.
Les avantages sociaux décrits par la direction dans son bilan, pour la CGT, ne peuvent pas tous être décrits comme tel, :
- Les primes d’intéressement participation, d’ailleurs plafonnées, sont mise en avant, au détriment de véritable augmentation de salaire,
- La mutuelle obligatoire, ce fonctionnement voulu par le MEDEF, c’est la remise en cause du fondement même de la sécurité sociale. Ce système permettra aux plus riches de se soigner, et les plus pauvres ne le pourront plus. Avec la population vieillissante, la santé des salariés dégradée, la baisse du pouvoir d’achat, et participation employeur fixée à 50% ne suffit pas, rien n’empêche l’entreprise Stellantis d’augmenter son taux de participation.
- Les compteurs modulations qui impacte nos vies et nos salaires,
- L’APLD qui ponctionne 16% de nos salaires…
Ce que la direction décrit comme un avantage social, pour la CGT il ne s’agit que de reculs constants sur les conquis des salariés.
Les élus CGT, donnerons un avis défavorable sur la politique sociale du site de Sochaux / Belchamp et revendiquent :
- La mise en place d’une organisation du travail prenant en compte la préservation de la santé des salariés,
- La création de postes labellisés,
- La création de postes pour les PCR
- Des investissements significatifs pour l’aménagement des postes et secteurs de production,
- L’arrêt des H+ obligatoires les samedis pour les équipes de doublage, les dimanches pour les équipes de nuit,
- La suppression du compteur modulation et récupération, avec le paiement à 100% des heures supplémentaires,
- L’indemnisation à 100% des heures de H- et des heures d’activité partielle,
- Le lissage de la production avec la baisse des cadences de travail, ce qui permettrait aux salariés de conserver leur emploi, d’avoir des horaires de travail fixes, et d’améliorer les conditions de travail avec la diminution des charges de postes,
- Le retour de la pause casse-croute à 30 min avec la suppression de la GJP,
- La baisse du temps de travail à 32 heures sans perte de salaire,
- Des embauches significatives et l’embauche de tous les intérimaires qui le souhaitent,
- Le maintien des emplois en cas de reprise d’activité par Stellantis,
- Des augmentations de salaires significative, avec un minimum de 400€ d’augmentation mensuelle,
- Pas un seul salaire en dessus de 2000€ NET, indexé sur le coût réel de la vie,
- Le déblocage des évolutions de carrières qui se trouve encore fortement impacté par l’application de la nouvelle CCN de la Métallurgie,
- La correction de l’ensemble des écarts de rémunération constatés entre les hommes et les femmes,
La remise en place, :
- De la prime d’évolution garantie pour les salariés de plus de 20 ans d’ancienneté,
- De la subrogation des indemnités de la sécurité sociale en cas d’arrêt maladie,
- De l’ACCAC, tel qu’il a été mis en place en 1983, 1992 et 2003, sortir des luttes des salariés de peinture et plus tard des actions des salariés de fonderie, avec son déclenchement dès le 1ER mois d’ancienneté dans l’horaire et sans condition d’ancienneté en cas de changement d’horaire.
A Sochaux,
Le 26 juin 2025