Travailler dans le froid est inadmissible !
Depuis le 25 septembre 2025, les salariés ont alerté leurs responsables concernant les températures anormalement basses dans certains secteurs de fabrication. Depuis le 25 septembre les militants CGT ont relancé à maintes reprises la direction avec l’envoi de nombreux mails, appels téléphoniques sur ces basses températures dans les vestiaires et les ateliers en s’appuyant parfois sur des relevés de température.
La semaine dernière, la température a encore baissé mais le manque de chauffage demeurait !
Quelques températures relevées le mercredi 19 novembre 2025
Au pilier P59 du M03, le secteur PROTOS est exposé aux courant d'air, la température relevée était de 11,4 C° des travaux de soudure étaient effectués par un salarié non équipé de vêtements chauds adaptés ! Au pilier O43 du magasin M03 où des salariés travaillent, sur la sonde M16537 il faisait 10°C à 8h30, aux vestiaires du M03 10°C, à la MAP (Mise Au Point) du M08 14°C, au magasin du M09 10°C et au secteur des batteries au M03 le froid est là aussi récurrent. Et ce ne sont là que quelques exemples !
Le matin du 19 novembre à 8h30 la CGT a déposé un Danger Grave et Imminent (DGI) concernant les bâtiments M03, M08, M09 et a sollicité l’intervention de l’inspection du travail, et, l’inspectrice du travail s’est rendue sur place, l’après-midi même !
La direction a été contrainte d’apporter des solutions concrètes immédiates et elle s’est engagée à mettre en place :
- Aux piliers O43 et P59 : mise en place de soufflants et à moyen terme optimisation avec des aérotermes électriques et mise en place d’une bâche,
- Vestiaire M03 : mise en place d’une chaudière à l’extérieur du bâtiment avec un conduit apportant de la chaleur,
- Embout vestiaire M03 Protos : Déplacement des salariés dans des vestiaires disponibles au RDC,
- Atelier MAP M08 : SAS en panne, donc mise en place comme mesure palliative de soufflants au niveau de la mise au point,
- Magasin M09 : problème de circulation d’eau lié à un problème technique : mesure conservatoire mise en place de soufflants,
De plus dans le secteur des batteries des radiants ont été installés.
Résultats suite aux diverses actions engagées par la CGT
Suite aux actions menées, DGI (Danger Grave et Imminent) et intervention de l’inspection du travail, la direction a dû réaliser un certain nombre d’actions, qui ont permis d’améliorer la situation de départ.
- Vestiaire M03 Emboutissage : Le jeudi 20/11 il faisait 13,5 °C (+ 3,5°C, la chaudière d’appoint a été installée, il y a du mieux mais cela reste trop juste pour un vestiaire).
- Pilier P59 atelier découpe laser : Le vendredi 21/11 il faisait 15,4 °C soit +4°C et plusieurs bâches étant installées les courants d’air étaient neutralisés.
- Magasin Ferrage M03 : Le jeudi 20/11 il fait 16°C au niveau de la réception, certains soufflants fonctionnent. 14° avec des courants d’air dans les secteurs ZEM et stockage tôle soit entre + 4 et 6°C.
- Magasin montage M09 : Le jeudi 20/11 il faisait 17,9°C au niveau de l’entrée, les soufflants fonctionnent soit + 7,9°C.
- Zone BA Poteau A313 : Le jeudi 20/11 il faisait 11,3°C les soufflants fonctionnaient mais soufflaient du froid !
- Zone réception Poteau A421 : Le jeudi 20/11 il faisait 16°C
- Bâtiment M08 : Aucun changement entre 12 et 15 °C selon l’endroit et 10°C dans les toilettes les radiateurs ne fonctionnent toujours pas. Des radiants sont en place aux postes de rangeurs depuis les basses températures et depuis 2 ans.
- Dans le secteur des Batteries au M03 des radiants ont été installés améliorant sensiblement la situation.
A la CGT, nous trouvons aberrant d’avoir été contraint de solliciter l’inspection du travail et d’avoir eu recours au DGI pour forcer la main à la direction, et pour qu’elle mette en place un certain nombre de moyens pour améliorer un peu la situation. Le pire c’est que lorsqu’on la sollicite elle dégage souvent en touche en accusant les « mauvais comportements » des salariés pour se dédouaner de ses propres responsabilités.
Faites valoir aussi votre droit de retrait :
Chaque salarié, ou groupe de salariés, qui estime être « en danger », ou, que sa santé est menacée, a le droit de se retirer de son poste de travail. Il doit seulement en informer sa hiérarchie. Ce droit de « retrait » n’est ni un refus de travail ni une grève : il ne peut donner lieu à aucune sanction ni aucune retenue sur salaire.
Important : le ou les salariés doivent utiliser leur droit de retrait à bon escient pour ne pas s’exposer à un risque de sanction.
Pour leur santé comme pour tout le reste, les salariés peuvent s’organiser, se mettre d’accord pour protester collectivement en exerçant un autre de leur droit : celui de faire grève !
Il est à noter que lors des consultations CSS/CT et CSE sur Sochaux 2022, la CGT avait demandé la mise en place de la Géothermie comme moyen pour réguler l’impact des Températures chaudes et froides dans l’usine… On attend encore !
Pour tout problème au travail, de doute sur une situation particulière, les délégués de notre syndicat sont à la disposition des salariés, n’hésitez pas à les contacter.
La direction Stellantis vient de nous informer du déploiement de l’application « Sunshine-me », présentée comme une aide bienveillante sur les sujets de parentalité, santé mentale, burn-out, situation d’aidant, etc. Cette plateforme aurait été « conçue avec 80 DRH !!! ».
Derrière cette apparence généreuse se cache un dispositif extrêmement dangereux pour nos droits fondamentaux et notre vie privée.
Pourquoi nous refusons catégoriquement Sunshine-me :
- Fichage massif de vos données de santé ultra-sensibles
Parler de burn-out, de dépression, d’enfant en situation de handicap, de conjoint gravement malade, etc., constitue des données de santé au sens de l’article 4.15 du RGPD et de l’article 9 du même règlement (catégorie spéciale de données personnelles).
- Or Sunshine-me n’est pas certifiée Hébergeur de Données de Santé (HDS) telle qu’exigée par les articles L1111-8 et R1111-9 du Code de la santé publique.
- En cas de cyberattaque (fréquente sur ce type de plateformes) ou de revente future de la société, vos données les plus intimes peuvent fuiter ou être revendues sans aucun recours effectif.
- Surveillance déguisée de l’employeur
L’entreprise recevra des tableaux de bord et statistiques (taux d’utilisation par service, motifs les plus consultés, évolution dans le temps, etc.).
Même prétendument « anonymisées », ces données permettent très souvent une ré-identification indirecte des salariés fragilisés (jurisprudence CNIL et CJUE).
Risque réel : ciblage des personnes perçues comme « à risque » (inaptitude, pression à la rupture conventionnelle, non-renouvellement de contrat, etc…).
- Violation du secret médical
Les psychologues ou « coachs » de la plateforme ne sont pas soumis au secret médical (articles R.4127-4 et suivants du Code de la santé publique) contrairement à votre médecin traitant ou au médecin du travail.
Ils peuvent être tenus contractuellement de transmettre certaines informations à Sunshine-me… qui les transmettra potentiellement à l’employeur.
- Contournement pur et simple de la médecine du travail
L’employeur a l’obligation légale de protéger la santé physique et mentale des salariés (articles L.4121-1 et suivants du Code du travail).
Proposer une appli privée revient à se défausser de cette obligation sur une société commerciale.
En cas de burn-out grave ou de drame, la direction pourra cyniquement répondre : « Nous avions mis Sunshine-me à disposition » pour échapper à sa responsabilité pénale et civile.
- Risque de discrimination et chasse aux « profils coûteux »
Les salariés qui n’utilisent pas l’application ou qui déclarent des difficultés pourront être stigmatisés.
Parents isolés, aidants, personnes en dépression risquent d’être considérés comme des « coûts » à éliminer.
Ce que nous exigeons immédiatement
- Arrêt total et définitif du déploiement tant qu’une expertise indépendante (médecine du travail + CNIL) n’aura pas validé la conformité pleine et entière du dispositif
- Consultation préalable obligatoire du CSE avec vote conforme (articles L.2312-8 et L.2312-15 du Code du travail) – actuellement contournée dans de nombreuses entreprises
- Garantie écrite et opposable qu’aucune donnée, même anonymisée ou agrégée, ne remontera à la DRH ou à la direction
- Maintien exclusif du recours à la médecine du travail et aux psychologues du travail indépendants, seuls garants du secret médical
Refusez collectivement de créer un compte Sunshine-me tant que ces garanties n’existent pas.
Un compte créé = vos données de santé remises à une société privée sans contrôle réel.
Nous porterons l’affaire devant l’Inspection du travail et saisirons la CNIL dès maintenant si la direction maintient ce projet.
Nos vies privées et notre santé ne sont pas à vendre !