Un bilan incomplet et des chiffres sous-estimés
Le bilan de santé et sécurité 2024 présenté ce jour ne reflète pas la réalité des conditions de travail sur le site de Sochaux. Les chiffres sont sous-évalués, en raison de plusieurs facteurs :
• De nombreux accidents ne sont pas déclarés sous la pression de la hiérarchie ou par peur de représailles.
• Les horaires restreints du service de santé au travail dissuadent les salariés de signaler leurs blessures et de se faire soigner rapidement. Un salarié blessé qui ne peut pas consulter sur son temps de travail aura plus de difficultés à faire reconnaître son accident.
Ainsi, si le nombre d’accidents avec arrêt semble en baisse officielle (17 en 2023 contre 7 en 2024, soit -59 %), cette diminution est largement artificielle. Dans le même temps, les troubles musculo-squelettiques (TMS) explosent (+81 % en un an), les expositions aux poussières et au bruit se multiplient, et la précarité des intérimaires se traduit par une augmentation de leurs accidents déclarés (+60 %).
📌 La CGT exige une transparence totale sur les accidents et maladies professionnelles ainsi qu’une fin immédiate des pressions sur les déclarations.
Il est inacceptable que la santé des salariés soit sacrifiée pour des objectifs de productivité !
L’absence d’un véritable plan d’action 2025
Le document présenté ne contient aucune mesure concrète pour 2025, alors qu’il devrait détailler les actions prévues en matière de prévention, de réduction de la pénibilité, d’amélioration des conditions de travail et d’investissements dans la sécurité.
• Aucune estimation des coûts des mesures proposées.
• Aucune information sur la mise en conformité des équipements (machines, outils, conditions de travail).
• Aucune prévision d’amélioration des locaux et des infrastructures malgré des problèmes connus et signalés.
• Les horaires limités du service médical d’entreprise empêchent un véritable suivi des blessures et freinent la reconnaissance des accidents du travail.
📌 La CGT exige un plan d’action détaillé avec un calendrier précis, des engagements budgétaires concrets et un accès facilité aux soins sur le site.
Les propositions de la CGT pour un véritable plan de prévention 2025
➥ Amélioration immédiate des conditions de travail
Baisse des cadences et répartition plus équilibrée des charges de travail.
Embauche de salariés supplémentaires pour réduire la pression et la pénibilité.
Recalcul des cotations ergonomiques des postes, actuellement inadaptées.
Création de postes de préparation hors ligne pour tous les salariés de + de 55 ans et pour les PCR.
➥ Renforcement des protections contre les risques professionnels
Arrêt du compactage des espaces de travail, qui met en danger les salariés et dégrade l’organisation.
Plan de rénovation des locaux vétustes et des ateliers mal entretenus.
Mise en conformité des machines et équipements de travail.
Extension des horaires du service de santé au travail pour permettre aux salariés de consulter sans contrainte.
➥ Lutte contre la précarité et reconnaissance des droits des travailleurs
Suppression des pressions sur la déclaration des accidents du travail.
Fin des sanctions abusives et des licenciements injustifiés.
Respect des lois sur les accidents du travail et maladies professionnelles.
➥ Adaptation aux aléas climatiques et conditions de travail
Amélioration de la régulation thermique dans les ateliers et bureaux.
Mise en place de pauses supplémentaires et rafraîchissements en période de forte chaleur.
Rénovation des chauffages en hiver (Emboutissage, Ferrage, Belchamp, CPL).
➥ Diminution du temps de travail pour améliorer la santé des salariés
Passage à 32 heures par semaine avec maintien du salaire.
Fin de la flexibilité imposée et intégration du temps d’habillage dans le temps de travail effectif.
Un refus de cautionner un faux bilan
Compte tenu de ces éléments, les élus CGT au CSE émettent un avis défavorable sur le bilan santé, sécurité et conditions de travail 2024 et donne un avis défavorable sur le plan de prévention 2025, tant qu’un document sérieux et complet ne sera pas soumis.
L’excellente santé financière du groupe ne peut pas justifier l’inaction en matière de prévention des risques et de protection des salariés. Nous demandons des actions immédiates et des engagements concrets pour garantir des conditions de travail dignes et sécurisées.
A Sochaux,
Le 27 mars 2025
Le 27 mars 2025